Et ce qui devait arriver arriva. Melody perdit de vue Angel. Elle avait beau l’appeler, l’oiseau ne répondait pas. Ou alors, elle était encore partie bouder dans son coin…

« C’est pas vrai… »

Enfin, ça va, elle avait encore Rufus et … Et Hope n’était plus là non plus. Surement parti chercher après Angel.

« C’EST PAS VRAI ! »

Melody fixa Rufus pour lui demander de lui montrer le chemin. Il passa donc devant, la guidant avec une telle assurance qu’on pourrait croire qu’il connaissait la forêt par cœur.

Cependant, c’était bien loin d’être le cas. Au lieu de lui indiquer le chemin pour retourner à la sortie de la forêt, il lui indiquait le chemin inverse. Et comme si ça ne suffisait pas, il y avait de nombreux Pokémon insectes agressifs, avec ça.

« Rufus, t’es sûr que c’est par-là… ? »

Elle se risqua quand même à poser la question. Selon elle, le chemin qu’ils prenaient d’habitude était beaucoup moins… Dangereux. Surtout qu’elle n’avait plus Angel et Hope avec elle.

L’oiseau garda son assurance et lui faisait signe qu’il savait ce qu’il faisait et qu’elle pouvait le suivre sans s’inquiéter.

Mais plus ils avançaient, plus ils s’enfoncèrent dans les bois. Melody commençait à vraiment remettre en doute le sens de l’orientation de son Pokémon. Mais comme elle savait qu’il détestait qu’on remette en cause ses… Hm… Qualités, elle ne disait rien.

C’était Link qui avait fini par se douter de quelque chose.

Le Germignon sortit des bras de sa dresseuse, avant de la regarder puis de s’asseoir par terre. Il ne voulait plus suivre l’oiseau car il se trompait.

Melody fixa quelques secondes le Pokémon plante, avant de lui faire signe de la suivre, mais il ne le fit pas. Au contraire, il se coucha même au sol. Puis il la regardait avec un air abattu qui voulait tout dire.

Rufus s’était arrêté un peu plus loin, à une intersection… C’est là qu’il avoua à sa dresseuse qu’ils étaient perdus.

« … Et c’est seulement maintenant que tu m’le dis… ? »

L’oiseau baissa un peu la tête en guise d’excuse. D’habitude, rien ne pouvait déjouer sa mémoire. Mais là… Il y avait beaucoup trop de chemins similaires et… Il l’avouait une nouvelle fois : Il s’était perdu.

Et pourtant, il était sûr du chemin… C’est une fois qu’il vit l’intersection qu’il sut qu’il s’était trompé.

« Donc, on est perdu… »

Rien n’est encore perdu. Rufus s’envola dans le ciel pour essayer de retrouver la sortie de cette maudite forêt. Mais il fallait bien avouer qu’ils s’étaient bien enfoncés au centre de cette dernière.

Il avait fait pire que mieux en voulant la guider. Il redescendit près d’elle pour secouer négativement la tête.

Melody soupira lourdement avant de se laisser tomber par terre.

« Super… »

L’oiseau s’excusa une nouvelle fois. Et pourtant, ce n’était pas son genre de s’excuser. Vraiment. Mais d’habitude, il ne se trompait pas.

« C’est pas grave, Rufus. Je t’en veux pas et tu le sais. »

Elle finit par lui sourire en coin.

« Ca arrive à tout le monde de se tromper, même aux meilleurs. Et puis, si Angel avait ralenti, on en serait pas là ! »

Elle entendait déjà Angel la maudire, d’ailleurs. Ce qui la fit rire légèrement.

Ils marchaient ainsi depuis une bonne demi-heure, lorsque quelque chose atterrit dans la belle chevelure rousse d’Amelia. A cause du vent, ses cheveux étaient emmêlés, des boucles rebelles étaient accrochées dans son col et la feuille morte orange vif qui s’y était installée était belle et bien coincée.

L’anglaise passa ses doigts délicats dans ses mèches rousses, mais peina à les démêler. Elle prit la feuille et tenta de tirer mais ne fit que la déchirer, laissant un morceau encore plus petits dans la folie de sa coiffure.

Elle secoua la tête, en vain. Elle la mit en avant, laissant ses cheveux à l’envers, mais rien n’y faisait. Elle dut donc sortir sa brosse et se coiffer, cassant la petite feuille en des milliers de minuscules morceaux pour enfin s’en débarrasser. Elle décida ensuite d’attacher sa crinière de feu en une queue de cheval bien serrée, en espérant que cela n’arrive plus. Elle avait perdu un temps fou...

Melody était épuisée. Et toujours trempée. Merci Angel, soit dit en passant qui se moquait ENCORE d’elle. Plus elle se plaignait, plus elle se moquait.

Et en plus, la jeune fille avait terriblement envie d’un câlin. Oui. C’était une envie subite, mais ça, elle en avait souvent. Surtout dans ce genre de situation où rien n’allait comme elle voulait. C’était normal de vouloir se faire réconforter après une dure journée.

C’est ce que Paine et Yue faisaient tout le temps… Oh non, pourquoi elle repense à eux… ? C’était pas une bonne idée…

Elle soupira lourdement. Un soupir empli de tristesse. Et puis, sans s’en rendre compte, elle dit à voix haute ce qu’elle voulait depuis le début.

« J’veux un câlin… »

Surprise générale, ses quatre Pokémon se retournèrent vers elle. Surprise, Melody regarda ailleurs, elle ne pensait pas l’avoir dit à haute voix, mais vu comment ses compagnons de voyage la regardaient, si, elle l’avait dit tout haut.

Angel qui soupira et qui se moqua d’elle tout en faisant un sourire en coin, Rufus qui regarda d’un œil amusé, Hope qui la fixa, perplexe et Link… Alors Link…

Lui, il lui avait carrément sauté dessus, la plaquant par terre sans qu’elle ne comprenne quoi que ce soit. Ce qui fit rire la jeune fille, en plus de passer ses bras autour de lui pour le serrer contre elle.

Elle voulait un câlin, elle était servie avec Link. Il en redemandait toujours, lui ! Et il en avait, de la force, pour un si petit Pokémon.

Elle espérait juste qu’une fois qu’il serait un Macronium qu’il n’allait pas lui faire ce coup-là… Elle ne vivra pas vieille, sinon !

Contente d’avoir eu son câlin, elle se releva tout en gardant le Pokémon plante dans ses bras pour le serrer à nouveau contre elle. Oui, elle était en manque de câlin et ce n’était certainement pas Angel qui allait combler ça !

Enfin, la jeune fille reposa son Pokémon à terre, visiblement très heureux d’avoir eu son câlin lui aussi. Elle rit légèrement, avant de sourire, encore plus motivée qu’avant.

Tout en réfléchissant il se mit dos à un mur et renversa sa tête. Le mur était plus loin qu'il ne le pensait et sa tête partie en arrière percutant douloureusement la surface dure. Le voleur poussa un cri de douleur, quel idiot ! Il décida de réfléchir plutôt dehors et sortit du Centre tout en se frottant vigoureusement l'arrière du crâne.

Pendant qu’Angel faisait la tête et que Selkie s’émerveillait sur tout, Melody commença sérieusement à réfléchir à son avenir. Voulait-elle vraiment continuer les concours ? Pouvait-elle seulement le faire ? La concurrence était bien rude, il fallait l’admettre… Mais elle avait promis à Paine…

Elle ne pouvait pas briser une telle promesse. Ca fendrait surement le cœur de sa mère quand elle  l’apprendrait ! Mais depuis sa rencontre avec Sieghart, elle pensait sérieusement à passer dresseuse, pour collecter les badges, vaincre les champions, …

Mais en même temps, les concours, même si elle perdait, elle aimait ça ! Et Angel aussi !

L’oiseau se retourna vers elle quelques secondes, comme si elle l’avait entendue. Elle la voyait bien réfléchir comme si sa vie en dépendait. Mais elle finit par la regarder pendant qu’elle, elle la fixait avec insistance.

« Je pense à mon avenir, Angel… Je me demandais si je ne devrais pas arrêter les concours… »

L’oiseau la fixa encore plus durement qu’avant. Arrêter ? Pourquoi ? Certes, il y avait bon nombre d’excellents coordinateurs et elle, elle venait à peine de commencer. Mais pourquoi pensait-elle déjà à arrêter ?! C’était absurde ! Était-elle si défaitiste ?

Foutaises ! L’oiseau lui fit bien savoir en la poussant d’une aile, d’ailleurs. Arrêter, et puis quoi encore ?! Devenir exploratrice ?! Tss. Certainement pas, elle a surement peur du noir, tiens !

« Je pensais que dresseuse serait mieux, tu vois… »

Angel soupira. Elle pouvait très bien faire les deux, mais ça ne semblait pas lui traverser l’esprit. De nouveau, elle la fixa avant de faire aller son aile comme si elle lui expliquait qu’elle pouvait être dresseuse tout en étant coordinatrice, ça ne changeait rien !

Et l’oiseau se disait aussi que si elle voulait devenir dresseuse, c’était sans doute à cause de ce… Sieg- machin, elle avait pas retenu le nom. Et franchement, elle s’en fichait.

« Tu penses… Que je pourrais faire les deux ? »

C’est ce qu’elle se tue à lui dire depuis toute à l’heure ! Rien ne l’empêche de le faire, elle n'est pas obligée de rester dans un unique métier ! ENFIN elle a compris !