[PV] De mat et de gris

Bonjour à tous !

A part Lougaroc Crépusculaire... Rien sur Ultra-Soleil et Ultra-Lune. Sauf aujourd'hui !

Spoiler:

A la clé :
- De nouveaux héros
- Le Super Bracelet Z
- De nouveaux lieux et bâtiments
- Histoire centrée autour de Necrozma
- Jaquettes des jeux révélées
- …

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De mat et de gris

Le bas de son manteau chassant la poussière qui le précédait, Armand entra comme une tornade dans la terne ville d'Argenta. Il n'était pas du genre à être sensible aux petites fleurs et à l'ambiance champêtre de Jadielle, mais la grisaille ambiante qui régnait dans cette ville avait de quoi refroidir un peu son enthousiasme. Il avait tout de même amassé trois points dans son combat contre Killian, il ne lui en restait donc plus que deux pour avoir accompli cette partie de la mission. Il avait également récolté deux points à la suite du combat, et deux autres contre des Pokémon sauvages, ce qui faisait quatre points sur les dix que Rico lui avait demandé de récolter par ailleurs. Cette brève séance de comptabilité effectuée, Armand se rendit compte qu'il n'était donc pas loin d'avoir accomplis les objectifs pécuniaires fixés par son commanditaire et était donc en très bonne voie. Il lui restait tout de même à capturer Cornèbre, le seul problème étant qu'il n'avait pas la moindre idée de l'endroit où il pourrait rencontrer un tel Pokémon. De toute manière cela importait peu pour le moment, il pénétra dans un Centre Pokémon absolument identique à celui de Jadielle, avec ses mêmes murs insolemment propres alors que lui commençait à sentir sérieusement la charogne. C'est donc qu'il ajouta une requête supplémentaire à la demande qu'il fit alors à l'infirmière :

"Je vous souhaite le bonjour madame. Je viens ici pour vous demander vos services habituels, à savoir la guérison de mon Pokémon, il est contenu dans la petite orbe bicolore que voici. Je souhaiterai également vous demander de profiter des installations sanitaires de votre Centre, enfin tout de moins celles de type d'hygiène corporelle généralistes si vous le permettez. Ah et également, je ne voudrais pas abuser de votre bonne volonté, et je me doute que votre travail harassant ne doit que rarement vous permettre de vous extirper de cette triste ville, mais je voudrais m'enquérir de savoir si vous sauriez où je pourrais rencontrer un Cornèbre dans les parages ?"

Le calme était de nouveau revenu au Centre Pokémon. Il n'y avait pas eu de cas de Pokéludisme depuis plusieurs jours maintenant, preuve que l'épidémie semblait faiblir un peu. Certes, il restait des Pokémons malades dans le Centre et certainement dans la nature également, mais au moins, la maladie ne se répandait plus à cette vitesse fulgurante qui était là depuis quelques temps.

Joëlle pouvait donc souffler, prendre soins plus longtemps de chaque Pokémon malade et nettoyer le bâtiment aussi souvent qu'il le fallait. Elle avait même le temps de dormir à sa guise ce qui lui avait permis de reprendre un peu du poil de la bête. Même Leveinard semblait de meilleure humeur - non pas qu'en général ce ne soit pas le cas, il n'y avait pas plus heureux que ce Pokémon en général - depuis que la folie qui régnait ici avait disparu.

Un homme - plutôt âgé à première vue - pénétra dans le Centre Pokémon. Il avait l'air assez marqué par son voyage - en tout cas, Joëlle supposait qu'il voyageait - de par ses vêtements et son teint. Il se dirigea vers le comptoir et lui parla d'une façon assez particulière.

Il quémandait des soins - comme la majorité des gens qui venaient en fait - mais aussi une chambre pour pouvoir se nettoyer un peu. Il demanda également des informations à propos de la localisation de Cornebre.

Elle effectua donc les soins de son Pokémon avant de répondre à ses autres questions. Elle préférait privilégier l'être qui vivait dans l'orbe puisque le dresseur n'était pas en danger apparent. Une fois les soins terminés, elle lui rendit sa Pokéball. Elle lui donna également une clef.

- Voici votre Pokémon, il est en pleine forme. Voici également la clé de votre chambre, ce sera la numéro 09. Pour Cornebre, d'après ce que je sais, il se trouve sur la route qui mène au Mont Sélénite. Du moins, c'est ce que des dresseurs m'ont dit, je ne peux l'affirmer à 100%.

Elle lui souriait à présent. Ce vieil homme était sympathique même s'il semblait également assez particulier.

- Avez-vous besoin d'autre chose ?

De mat et de gris

L'adorable infirmière avait pu répondre à toutes les requêtes d'Armand, et ce pour sa plus grande joie. Mercer était à présent en pleine forme, il savait à présent où trouver un Cornèbre (il ne croyait pas vraiment aux réserves émises par l'Infirmière Joëlle, il y avait de fortes chances qu'elle ne souhaitait simplement pas en dire trop), et par dessus tout il pourrait aller se laver et se changer. Il remercia platement son interlocutrice et indiqua qu'il n'avait plus de besoins particuliers pour le moment. A l'étage du Centre où se trouvait sa chambre il put poser son sac sur une petite couchette sommaire mais confortable. Il sortit ensuite avec des affaires propres prendre une douche rafraîchissante. Il avait un peu honte de se l'avouer mais cela faisait presque deux jours qu'il n'avait pu se laver, c'est donc avec plaisir qu'il put entretenir son hygiène de la manière la plus prompt, cela lui tenait vraiment à cœur. Saluant l'infirmière d'un discret signe de tête, il sortit finalement du Centre après une sieste de quelques heures. Il était à présent vêtu d'habits violets et pourpres richement cousus d'or ainsi que d'une élégante cape de voyage brodée et ornée de fleurs de lys. Il savait qu'il en faisait un peu trop mais il avait à présent confiance en les capacités de son Pokémon qui serait tout à fait à même de le défendre en cas de tentative de détroussage. Et puis après tout, c'était lui le voleur, ce serait un comble qu'il craigne de se faire voler. Accompagné d'un Miaouss en pleine forme, il se dirigea donc tranquillement vers la Route 3...

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De mat et de gris

En pénétrant à nouveau dans la terne ville d'Argenta, Armand n'était pas mécontent d'avoir troqué ses habits de voyages estivaux contre une tenue hivernale, tout aussi exubérante mais beaucoup plus adaptée au climat. Ainsi, il pouvait se fondre un peu plus efficacement dans la grisaille ambiante. Certes, tous les passants qu'il croisait se retournaient sur son passage, mais au moins ils ne le regardait pas avec insistance. Car, ne nous y trompons pas, si Armand appréciait grandement d'être remarqué, passer pour l'idiot du village ne faisait pas partie de ses priorités. Le froid mordant qui minait son visage faisait apparaître des larmes naissantes dans la sclérotique de ses yeux fatigués. Le réconfort de la chaleur revigorante du Centre Pokémon fut par conséquent un soulagement significatif pour le voleur. Il appréciait ces lieux, la lumière artificielle et la couleur des murs, d'un mauvais goût remarquable, ne semblaient pas le déranger mais mettaient au contraire en valeur l'aspect éminemment secourable d'un tel lieu qui représentait l'essence de sa fonction.

Il sourit en voyant apparaît l'Infirmière Joëlle avec son sourire bonhomme. Contrairement à la plupart des professions, il n'éprouvait aucune condescendance envers les infirmières qui travaillaient pour le bien commun, sans être payées par les dresseurs. Cela était radicalement à l'opposé de sa profession actuelle, mais il reconnaissait l'aspect honorable d'un tel travail. C'est donc avec une grandiloquence teintée de sympathie qu'il salua la jeune femme :

"En cette polaire soirée, je vous présente mes salutations chère madame. L'objet de ma visite n'est, je le crois bien, guère différent de celui de la plupart de vos visiteurs. En effet, il se trouve que mon Pokémon est sévèrement blessé à la suite d'un combat rudement mené contre une adversaire à l'accent anglais très prononcé, vous l'avez peut-être déjà aidée lors d'un passage dans ce Centre. Joignant la parole au geste, je vous transmet donc la Pokéball que voici, l'autre contient un Pokémon fraîchement capturé qui ne requiert pas de soins. Il s'agit d'ailleurs d'un Cornèbre capturé sur la Route 3, je vous remercie infiniment pour votre renseignement qui s'est avéré être exact. Comme lors de ma dernière visite, je vais également vous demander de pouvoir accéder à une procédure de nettoyage corporel de l'ordre de l'hygiène basique garantissant une vie sociale épanouie."

Pour ne pas que sa requête paraisse trop froide, il décida de conclure avec une banalité :

"Fait-il vraiment toujours aussi froid ici ?"

Spoiler:

Le calme était revenu en fin de soirée au Centre Pokémon et Joëlle l'avait donc terminée de façon assez tranquille, ce qui était parfait en somme, surtout pour son sommeil. Après tout, s'énerver ou pratiquer une activité intense avant de dormir, ou encore faire un gros repas, n'étaient pas réellement de bonnes choses pour avoir un sommeil long, profond et reposant. Au contraire, la plupart de ces facteurs avaient l'effet inverse et on ne cessait de se réveiller, parfois en sueur, ce qui rendait l'action de dormir peu agréable alors que c'était l'une des plus belles choses de la vie puisqu'elle était non seulement nécessaire mais aussi très appréciée.

Mais ce n'était pas le cas de la douce infirmière, elle avait passé une nuit tout ce qu'il y a de plus reposante et sans rêves ni cauchemars, elle était donc en pleine forme ce matin pour accueillir les dresseurs qui venaient dans le Centre Pokémon. Ce fut d'ailleurs le tour d'un homme, assez âgé à première vue, que Joëlle pensait avoir déjà croisé. Il venait s'arrêter devant le comptoir et commençait alors à déblatérer un monologue aussi long que soutenu qu'elle écouta tout de même de bout en bout. Oui, elle le prenait pour un excentrique, mais cela ne la gênait pas, elle rit même quand il eut terminé.

- Je dois avouer qu'il fait froid ces derniers temps mais les météorologues - en tout cas, ceux que je connais - disent que cela n'aura pas de répercussion sur l'intensité de l'hiver et qu'il ne faut pas nous inquiéter.

Elle posa alors l'orbe contenant un Miaouss dans la machine et l'alluma pour que les soins se fassent. Elle papota alors un peu avec cet étrange homme qui animait un peu sa matinée.

- Vous ne désirez pas entraîner ce Cornèbre ? Pourtant, de nombreux dresseurs trouvent qu'il est un bon choix, sa puissance est honorable et sa vitesse aussi. De plus, il a un aspect assez vicieux je trouve, certainement en raison de son type ténèbres, ce qui le rend très apprécié ! Vous ne pensez pas ?

Elle n'avait pas encore répondu à sa question. La machine venait de l'interrompre en sonnant, signalant ainsi la fin des soins. Elle lui redonna alors l'orbe.

- Bien évidemment, vous pouvez utiliser nos installations sanitaires aussi longtemps qu'il vous plaira. Et prions pour que vous n'ayez pas eu trop froid !

Elle rigola alors encore une petite fois et regarda le client suivant parce qu'elle allait commencer à s'occuper de lui, enfin dès que le vieil homme serait parti.

De mat et de gris

Dans le décor épuré du Centre Pokémon, tout était fait pour substituer l'utile à l'agréable. L'ameublement était minime, les éléments de décorations quasi inexistants et le carrelage d'un blanc immaculé ne s'effaçait que lorsqu'il se trouvait sous une des diverses machines situées derrière le comptoir occupé par l'Infirmière Joëlle. Aimable, comme toujours, elle avait servi le voleur en conversant gaiement avec lui. Il n'avait guère d'intérêt, à vrai dire, pour les considérations météorologiques qui occupèrent la première partie de sa réponse et substitua un sourire entendu à une réponse dénuée de substance. En revanche, ses paroles sur Cornèbre éveillèrent son attention, il fut secoué quelques instants car l'Infirmière avait clairement émis une opinion. Sur un sujet somme toute banal, certes, mais Armand n'avait jamais pensé qu'elles pouvaient avoir des sentiments et des avis tant leur tâche était mécaniques et leurs paroles laconiques. Après tout, cela était logique, elles étaient des êtres humains comme les autres et méritaient d'être traités comme tels. Il eut un soudain élan d'affection pour ces travailleuses acharnées qui recevaient la plupart du temps la considération la plus minime de la part des dresseurs. Avec une fougue outrepassant l'importance du sujet abordé, il répondit :

"Ah, vous savez madame ! Je n'apprécie guère ce le je-ne-sais-quoi de grossier que je vois en ce Pokémon. Il ne manque certes pas de distinction et son port est fier, mais son couvre-chef vulgaire et son manque de couleur en font un bien triste compagnon. Personnellement, la ténébrosité est plus critère d'élimination que d'ordonnancement. Je le qualifierais plus d'alerte que de rapide, car mon compagnon actuel, un Miaouss, ne manque pas de vivacité corporelle non plus. Mais n'ayez crainte, ce Cornèbre aura tout de même une vie... mouvementée."

En reprenant son sac, posé à terre le temps des soins, il remercia chaleureusement l'infirmière et monta à l'étage. Après avoir pris une ardente douche et effectué les ablutions d'usage, il sortit du Centre en saluant l'Infirmière, encore occupée avec un client.

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De mat et de gris

Presque invisible dans la froide nuit qui recouvrait Argenta, Armand prit quelques secondes pour s'orienter vers le Centre Pokémon. Ce dernier était facilement identifiable grâce à son toit rouge et à la lumière inhabituelle qu'il dégageait par rapport aux autres bâtiments. La grande qualité des vêtements du voleur pouvait le protéger contre le froid mordant et sec. Les mains d'Armand commençaient d'ailleurs à s'assécher, en particulier au niveau des intersections de ses phalanges, il se promit alors d'appliquer de la crème hydratante de la plus grande qualité sur l'extrémité de ses bras qui pouvait notamment servir à manipuler divers objets grâce aux pouces opposables propres aux êtres humains et qui font leur supériorité sur les autres espèces. Les pouces opposables sont par ailleurs des éléments indispensables pour la manipulation des ustensiles de cuisine ou de table, l'exemple le plus connu étant la cuillère. Ce mot était d'ailleurs particulièrement intéressant pour notre voleur. Sa passion de la bienséance et des bonnes moeurs n'était pas seule sur la liste des intérêts qu'il portait à diverses activités. Sur cette liste figurait également les orthographes anciennes et modernes de différents mots, comment celles-ci évoluent au cours de l'histoire et qui défend telle ou telle orthographe. Ecrire cuillère avec un accent grave et un "e" n'allait donc pas de soi. En effet, "cuiller" était aussi une orthographe alternative acceptée par certains. Cuillère paraissait cependant bien plus chaloupé et élégant, et c'est pour cette raison qu'Armand préférait largement employer cette dernière.

C'est sur ces méditations banales ou sans intérêt pour le tout-venant qu'Armand entra dans le Centre Pokémon. Ces établissements l'accueillaient toujours dans leur aseptique et bienveillante chaleur. Bienveillance à l'image de celle de l'infirmière Joëlle qui s'affairait certainement à l'arrière puisqu'elle était absente du champ de vision du voleur lorsqu'il entra dans le Centre. Il tenta de parler suffisamment fort pour qu'elle l'entende depuis sa position actuelle, mais les trois Pokéballs qu'il avait posées sur le comptoir suffiraient au moins à l'infirmière de comprendre l'essentiel une fois arrivée : il attendait que ses Pokémons soient soignés.

"Je vous salue avec toute la bassesse, au sens positionnel du terme, qui est de mise madame. Si je me trouve actuellement dans votre établissement c'est pour y requérir le soin des créatures de petite taille appelées Pokémon que j'ai en ma possession. A cette requête initiale d'une banalité affligeante, j'aimerais joindre celle de pouvoir occuper pour la nuit une des chambres dont votre Centre est doté. J'ai tout de même une dernière demande à vous formuler considérant la sécheresse ambiante : auriez-vous de la crème hydratante en votre possession ? Je crains que mes mains subissent difficilement les rigueurs de l'hiver."

Peut être faisait-il sombre dehors, mais au moins, au coeur du Centre Pokemon, les lumières étaient allumées, et les chauffages également, providant aux dresseurs un havre de paix. Ici, ils pouvaient se mettre au chaud, discuter autour d'un café ou d'un chocolat, voir même d'un thé, assis sur des fauteuils confortables, soigner leur Pokemon, communiquer avec leurs proches grâce aux téléphones, pour ceux n'ayant pas de Pokématos, changer de Pokemon, mais aussi passer la nuit. En effet, le Centre Pokemon possédait quelques chambres de libre, permettant aux dresseurs ne souhaitant pas passer la nuit à la belle étoile de dormir convenablement. Ce n'était peut être pas la grande classe, mais le confort était là.

L'infirmière était d'ailleurs en train de montrer l'emplacement de la chambre d'une jeune dresseuse, pendant que Leveinard était en train de vérifier les constantes des Pokemon atteints de Pokéludisme, lorsqu'une voix forte se fit entendre. Elle parvint plus ou moins à comprendre ce qu'il souhaitait : Des soins et une chambre. En revanche, la dernière partie de son message était incompréhensible. De la crème ? Non, ce n'était pas possible, elle avait du mal comprendre.

Une fois les lieux montrés à la dresseuse, la jeune femme aux cheveux roses se précipita vers le hall principal, où un vieil homme se tenant très droit l'attendait, trois orbes sur le comptoir.

Elle les plaça dans la machine, et en profita pour donner les clefs de la chambre au vieil homme et de lui demander de répeter sa troisième question.

- Tenez, c'est la chambre 6, au bout du couloir à gauche.

Elle lui montra une porte, qui était un peu cachée entre une bibliothèque et un distributeur, et continua de parler.

- N'hésitez pas à m'appeler si vous avez besoin que je vous y mène. En revanche, je suis désolée, mais je n'ai pas entendu ce que vous demandiez d'autre... Pouvez vous répeter s'il vous plait ?

La machine retentit, et l'infirmière rendit les Pokéball à leur propriétaire, un sourire aux lèvres.

De mat et de gris

Le voleur observa quelques instants ses mains. Il avait les doigts longs et fins, les rides qui parsemaient sa peau et sa sécheur lui donnaient une consistance de papyrus. Armand eut une moue dégoûtée en constatant les effets désastreux de sa vieillesse. Il n'était pourtant pas un vieillard à proprement parler, sa jeune soixantaine lui conférait encore assez de résistance physique pour ses vagabondages, mais sa vie bien remplie le laissait fatigué. Une fatigue plus physique que morale, certes, car il restait de ses voyages et tractations une énergie bonhomme qu'il s'employait à déployer à chaque rencontre.

Le temps que l'Infirmière mit à rejoindre le voleur lui fit deviner qu'elle n'était pas située trop loin, et elle avait entendu la majeure partie de son propos. Avec une promptitude professionnelle admirable, elle avait soigné les trois Pokémons d'Armand et lui tendait une clé pour pouvoir passer sereinement à un sommeil reposant. Il avait donc du mal à croire qu'elle n'ait pas entendu sa dernière requête, cela n'était de toute manière pas d'une importance capitale. Il remercia chaleureusement l'infirmière :

"Mes remerciements les plus galopants pour votre serviabilité, ma dernière demande était d'une importance minime je m'autorise donc à ne pas la réitérer. Je vais m'en aller exploiter la composante réparatrice de l'état morphéen. Encore une fois, je vous exprime ma reconnaissance la plus sincère."

Il se dirigea ensuite vers sa chambre en suivant les indications de l'infirmière. Elle était dotée des accommodements les plus spartiates, mais le voleur ne s'était jamais fourvoyé à comparer un tel Centre à un palace sinnohien. Il fut agréablement surpris de trouver de la crème hydratante dans un petit compartiment du placard de la salle de bains. Pensant que personne ne lui en tiendrait rigueur, il la rangea dans son sac, cela pourrait toujours servir.

Après une nuit de sommeil particulièrement bienvenue, le voleur put se laver et récupérer ses vêtements mis à laver avant s'être couché. Il enfila donc à nouveau sa tenue d'hiver, et sortit du Centre Pokémon avec ses trois Pokémons à ses côtés, en direction du Mont...

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De mat et de gris

C'est avec un empressement non dissimulé qu'Armand pénétrât dans le Centre Pokémon d'Argenta. Il voulait absolument commencer l'entraînement de ses nouveaux compagnons, jugeant que celui-ci n'avait que trop tardé. Il réfléchissait déjà à quelle configuration il utiliserait pour ce faire. Les deux options qui s'offraient à lui étant soit de faire combattre une de ses nouvelles créatures aux côtés de Mercer, soit de les faire combattre tous les deux ensemble. Quel que soit son choix, il lui faudrait que son Pokémon félidé ait toutes ses capacités de belligérance à sa disposition. C'était pourquoi ce passage au Centre Pokémon s'imposait. Sachant que seul Mercer nécessitait des soins, il présenta seulement sa Pokéball au comptoir de l'Infirmière Joëlle. Tout en essayant d'être aussi courtois que d'habitude, il rechercha pour une fois la brièveté lors de l'élaboration de son intervention orale :

"Chère Infirmière à la coloration harmonieuse, je me présente à votre officine dans le but, certes commun mais néanmoins pressant, de faire soigner mon compagnon que voici. Je souhaite vous exprimer par avance toute la gratitude qui est la mienne devant le travail que vous fournissez au quotidien pour rendre possible les aventures des dresseurs, des éleveurs mais aussi des malandrins, sans distinction quant à leur profession."

En laissant l'infirmière accomplir son ouvrage, il se tourna vers ses deux autres Pokémons, bien évidemment laissés hors de leurs Pokéballs, il plaçait de hauts espoirs en chacun d'eux. Si Mercer était capable d'attaque avec une vitesse surprenante, Niruin pourrait lui infliger d'énormes dégâts, et Molgrom serait en mesure d'encaisser un grand nombre d'attaques. Ce trio de Pokémons semblait complémentaire et pourrait certainement infliger des ravages à ceux qui voudraient s'y opposer, pourvu qu'Armand prenne le temps d'entraîner ses compagnons.

Aujourd'hui, il n'y avait pas foule au centre pokémon d'Argenta, loin de là. Mais Joëlle ne pouvait pas s'en plaindre. Elle avait ainsi un peu de temps libre, temps qu'elle passait a discuter avec certains clients ou alors a chouchouter les pokémons actuellement pensionnaires au centre. C'était un emploi du temps allégé qu'elle savourait donc en ce moment même, perdant la pression des grands jours qu'étaient les week-ends. Dommage que Samedi soit déjà demain...

L'autre chose qui était fort amusante dans le fait qu'il y ait peu de monde au centre, c'était de constater plus attentivement l'étrangeté de certains clients, que ce soit dans leurs manières ou dans leur façon de parler. Par ailleurs, un homme habillé de manière très riche, très élégante, venait d'entrer dans le centre. Mais hormis son comportement vestimentaire, il parla de manière très distinguée, ce qui manqua de faire pouffer Joëlle, avec ce mélange de charme, de respect et de professionnalisme dans les paroles. Mais l'infirmière devant faire preuve du même professionnalisme que son interlocuteur, elle conserva son simple sourire et effectua son travail. Une fois que la machine eut soigné les pokémons, elle remit les balls au vieil homme et ajouta :

- Désirez-vous autre chose ?

De mat et de gris

Armand profita de l'intervalle existant entre le moment où l'infirmière prit ses Pokéballs et celui où elle les lui rendit pour élaborer un plan de route. Il avait à présent récupéré de ses mésaventures et était capable de voyager un peu si nécessaire. La manière la plus efficace de faire rattraper leur retard sur Mercer à ses deux nouveaux compagnons semblait à l'évidence être de les faire combattre côte à côte. Cependant, les adversaires qu'ils rencontreraient par delà le Mont Sélénite pourraient bien s'avérer trop puissants. Certes, ils pourraient en vaincre deux ou trois, mais il faudrait alors refaire tout le trajet jusqu'à un autre Centre Pokémon. C'était bien là la crainte d'Armand, il se souvenait à quel point les traversées de la Grotte lui étaient pénibles, il fallait absolument les réduire le plus possible. Tous les facteurs penchaient donc en faveur d'un entraînement sur la route 3. Dès qu'ils se seront endurcis quelque peu, il pourra considérer un progression spatial entraînant ipso facto la progression séquentielle des opposants.

Alors que l'infirmière lui tendit la Pokéball d'un Mercer revigoré avec un sourire forcé, Armand la remercia avec juste assez de froideur pour lui faire comprendre qu'il avait bien compris qu'au plus profond d'elle, elle trouvait ce vieux bonhomme plutôt amusant :

"Mes remerciements les plus halieutiques vous soient adressés par monts et par champs."

Il se doutait pertinemment qu'elle n'avait pas la moindre idée de la signification du mot halieutique, ce qui lui permettait de s'en sortir sans la remercier vraiment. Accompagné de ses trois Pokémons, il prit par la suite la direction de la route 3.

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De mat et de gris

C'est avec un empressement non dissimulé qu'Armand s'engouffra dans le Centre Pokémon Argentin. Le climat semblait avoir regagné quelque douceur, mais point assez pour que soit considéré comme adéquat l'estival costume du voleur. Il n'était pas fâché avec lui-même, ni avec un quelconque autre individu ni même objet inanimé, d'avoir abandonné sa tenue hivernale qui le chargeait trop en luxure mais également en couches intrinsèques de réchauffement corporel. Ces considérations climato-vestimentaires étaient malheureusement ce qu'il avait de plus intéressant à penser pour l'heure. Peu lui chaudait de l'avancée inexpugnablement métaphysique des temps anciens, de l'âge d'or et de l'apocalypse sérénade. C'est ainsi qu'en s'imaginant des chimères cartographiées à l'aide de compas antiques érigés en monuments de la diversité mais sans oublier la science qui les relie indubitablement à une certaine tradition hispanique de la célérité. S'adonnant à l'activité de mâchage d'excavation qui convient en de telles circonstances, c'est par une pirouette circonstancielle qu'il progressa plus avant dans l'espace, considérant que ce changement d'orientation correspondait à sa précédente similarité. Le tracas dans lequel la réincarnation ploutocratique qui dirige toute société pré-colombienne semblait en effet ne pas l'atteindre alors même qu'il atteignait le comptoir de l'infirmière Joëlle qu'il salua sans outrecuidance, mais au contraire avec abnégation :

"Caractérisant la caustique cautérisation qui s'opère en de tels cas, je m'avance verbalement, puisque l'identique précepte appliqué à notre plan spatial fut déjà appliqué, à vous formuler une requête qui a fort de peu de chances de vous faire tomber de votre siège. Cela est principalement du à deux raisons. La première semble la plus évidente, mais mérite tout de même d'être mentionnée dans l'entièreté de son intégrité : vous n'êtes point assise sur un siège ou même un quelconque support fessier, mais bien debout. La deuxième est plus métaphysique et correspond au troisième lieu de la philosophie d'après Epictète. Cependant, il a été démontré qu'il s'agit de celui dans lequel s'égarent trop souvent les philosophes, et les prétendants hommes du commun. Je m'attarderais donc plutôt à la formulation de ladite requête, plutôt à énumérer les différentes considérations préalables qui conviendraient. Auriez-vous dans votre coeur la force d'accéder à l'amabilité, mais aussi à votre commandement relatif au devoir professionnel, de soigner mes compagnons matérialisés en de sphères de matière que voici ?"

La ville d'Argenta, en cette fin d'un hiver rude, avait du mal a reprendre des couleurs de printemps. En effet, elle avait été non seulement affectée par la pokéludisme, qui ne faisait décidément pas de cadeaux, mais aussi par un des hivers des plus violents en termes de neige accumulée. Beaucoup de dresseurs avaient ainsi temporairement stoppé leur activité, que ce soit dans le coin, ou que ce soit même sur la région en général. Les météorologues avaient d'ailleurs fait des calculs a l'aide de morphéo pour déterminer quelle zone de la région avait été le plus affecté. l'infirmière Joëlle d'Argenta avait eu vent que son secteur avait été relativement bien touché. Et logiquement, Joëlle recevait donc des pokémons relativement affaiblis de la part des dresseurs du coin, certains revenant parfois en pleurs.

Parmi la foule de jeunes dresseurs, il y en avait un qui se démarquait par une attitude relativement bourgeoise, dans ses vêtements comme dans sa tenue impeccable. Il s'exprima durant un long monologue au comptoir de l'infirmière, finissant par une demande de soins pour le moins polie et développée. L'infirmière, qui ne pouvait tenir un discours aussi soigné et développé, sourit aimablement :

- Je m'en occupe tout de suite.

La jeune femme aux cheveux roses s’exécuta promptement, soignant les trois pokémons contenus a l'intérieur de leurs pokéballs relativement rapidement, afin de ne pas davantage faire attendre le vieil homme qui avait à son age une passion pour l'entrainement peu fréquente. Joëlle sourit une nouvelle fois a son interlocuteur une fois les soins terminés :

- Voulez-vous autre chose ?

Un Rapasdepic s'approche de vous ,dépose un colis à vos pieds, puis s'en va.

Rico a écrit:: Le vieux Professeur a reçu des oeufs, les espèces sont apparemment rares. J'ai réussi à en piquer quelques uns. Tiens, fais en bon usage pour me ramener plus de thunes !

Vous recevez un oeuf ! N'oubliez pas de poster dans le topic approprié pour préparer son éclosion !

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