[PV] Enquête, indices et révélations

Bonjour à tous !

A part Lougaroc Crépusculaire... Rien sur Ultra-Soleil et Ultra-Lune. Sauf aujourd'hui !

Spoiler:

A la clé :
- De nouveaux héros
- Le Super Bracelet Z
- De nouveaux lieux et bâtiments
- Histoire centrée autour de Necrozma
- Jaquettes des jeux révélées
- …

Enquête, indices et révélations

♫Avec quelqu'un de gentil !♫

Un noeud commençait doucement à se nouer au creux de l’estomac du Rocket. Maintenant qu’il était enfin arrivé à Carmin-sur-Mer, l’appréhension de retrouver la maison de Paddra dans un sale état le gagnait peu à peu. Il redoutait de la découvrir totalement abandonnée avec des traces de luttes, des objets emplis de souvenirs d’elle brisés en mille morceaux et du sang partout … Surtout son sang. Mais malgré cela, il se força à garder une contenance assurée ainsi qu’une expression neutre sur le visage. Il restait Caïus après tout et il était hors de question que quelqu’un perçoive ne serait-ce qu’une infime trace d’un quelconque chamboulement.

Il connaissait le chemin vers la maison par coeur. A de nombreuses reprises, il avait parcouru les rues de la ville portuaire avec, à son bras, une délicieuse jeune femme belle et studieuse qui lui parlait avec passion de la mythologie et des croyances de nombreux peuples. D’ailleurs, elle ne sortait quasiment jamais sans un livre ou deux à lire, “au cas où” disait-elle. De ce fait, Caïus n’avait jamais été surpris de la voir le nez dans un de ses bouquins quand elle devait attendre après quelque chose et à vrai dire, il profitait de ces moments là pour la reluquer sans le moindre remord. Le jeune homme n’était pas du tout du genre à être un “prince charmant”, au contraire, il en était loin. Farceur, bagarreur, vulgaire et impulsif, Paddra n’avait eu de cesse de le reprendre à l’ordre. Il se mit à sourire d’ailleurs en repensant à la fois où elle ne lui avait plus adressé la parole pendant deux semaines entières sous prétexte qu’il avait bloqué les roues du fauteuil roulant d’une grand-mère avec un bâton car elle avançait à deux à l’heure. Un peu plus, ils seraient arrivés en retard au concert à cause d’elle ! Et le bougre, en faisant ça, s’était retourné tout fier vers sa copine, s’attendant à un éclat de rire et même à des applaudissements ! Mais non. Elle a tout simplement été outrée ! Et c’était avec un regard à faire cauchemarder un Darkraï qu’elle avait entreprit de défaire la mauvaise blague de son petit ami. Mais malgré son caractère et ses nombreux tords, Caïus s’était toujours efforcé de lui faire plaisir et de la surprendre du mieux qu’il pouvait.

Il marchait lentement, les mains dans les poches, à travers les rues de Carmin-sur-Mer, ne regardant pas réellement où il allait, ses pas le guidait pour lui. Il se rendait compte que plus il ressassait ces souvenirs là et plus sa soif de vengeance s’intensifiait. La perte de Paddra avait été une véritable déchirure, un évènement déclencheur engendrant un énorme bouleversement chez le jeune homme. Il était passé par toute sorte d’état d’âme : Le déni, la tristesse, la colère, la déprime pour au final conserver une sorte de rage permanente qui ne se calmait pas.

Les yeux précédemment rivés au sol, il les leva enfin quand il arriva devant la maison. A la base, celle-ci était accueillante et se mariait très bien au cadre de la ville portuaire grâce à ses couleurs claires et à son architecture mélangeant la modernité et l’ancien. Un grand portail à barreaux blancs montait constamment la garde mais laissait percevoir une belle bâtisse destinée sans aucun doute à des habitants fortunés. Le terrain verdoyant, avec des très belles fleurs, avait toujours été très bien entretenu par le personnel de la maison, de même que l’intérieur où de nombreux objets décoratifs de valeurs harmonisaient avec goûts et donnaient du cachet à la demeure. Mais cette fois … Tout avaient l’air différent. Du ruban barricade annoté d’un “ACCÈS INTERDIT” empêchait quiconque de franchir le portail et deux agents semblaient monter la garde devant. De loin, Caïus pouvait voir que le jardin avait perdu toute sa splendeur d’antan depuis le triste évènement, les herbes étaient devenues hautes et les arbustes, toujours bien taillés, étaient à présent en broussailles. Certaines fenêtres avaient même les vitres brisées !

Le Rocket serra les poings avec force. Ce spectacle le désolait plus que tout et sa colère s’intensifia de surcroît. Il regarda avec un air mauvais les agents des forces de l’ordre, se demandant bien ce qu’ils foutaient là alors qu’ils étaient à l’origine de ce désastre. Pour lui, ils se fichaient de la gueule du monde, ni plus ni moins. D’ailleurs, l’un d’eux, ayant sûrement vu le regard mauvais de Caïus, s’approcha de lui.

“Circulez Monsieur, il n’y a rien à voir.” fit-il d’une voix grave.

Caïus le fixa un moment, le regard inchangé avec cette fois, un sourire tout aussi mauvais aux lèvres.

“Au contraire. Il y a tout à voir ici. Il n’y a eu aucune véritable enquête sur cette affaire !”

“Circulez Monsieur. Je ne me répéterai pas ! Vous n’avez rien à faire ici !”

L’agent commençait vraiment à élever la voix, ce qui attira l’attention du deuxième, le faisant se rapprocher de son collègue, une pokeball à la main prêt à faire entrer en action un Pokémon - sûrement un Caninos ou un Pokémon taillé pour repousser des individus -.

“Tssst.”

Au fin fond de ses poches, l’homme aux cheveux noirs serra les poings de toutes ses forces, se retenant avec difficultés d’effectuer une bavure en décochant une droite à ce gus de flics. Mais s’il le faisait, il risquerait d’attirer encore plus l’attention sur lui. Il fallait donc qu’il trouve un autre moyen de pénétrer à l’intérieur de la maison sans être vu.

Il se détourna alors des deux agents et s’éloigna. Pour mener sa propre enquête, il n’avait pas d’autres choix que de trouver un moyen de passer par dessus le portail. Selon ses souvenirs, il n’avait aucune connaissance d’un potentiel autre passage autour de la maison. Donc trois solutions s’offraient à lui : Passer par le portail en faisant une diversion pour que les flics ne le voient pas, passer par dessus le mur très haut de la cour ou, passer en dessous. Bon, il savait d’or et déjà qu’il devrait agir de nuit s’il voulait diminuer les risques d’être vu et/ou reconnu. Il devrait aussi mettre la main sur une tenue noir pour se camoufler et bien, sûr, trouver un moyen d’attirer l’attention des agents de police autre part que sur le portail. Sinon, il devrait utiliser un plan B.

Par chance, il lui restait pas mal de temps avant d’agir, après tout il était en pleine après midi et il ne comptait pas s’y rendre avant le milieu de la nuit, ce qui lui laissait énormément de temps pour réfléchir à son - voire ses - plan(s) d’action(s) à la terasse d’un bar.

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Deco' faite par Musie.

Enquête, indices et révélations

♫Avec quelqu'un de gentil !♫

22h30.

Caïus observait de loin les agents qui montaient la garde devant le manoir Macgarden. Ils étaient trois à présents, et deux venaient de partir, donnant la relève à une autre équipe. Habillé d’une tenue noire achetée au cours de la journée et armé de quelques accessoires pratiques qu’il avait réussi à se dénicher, le Rocket semblait prêt à passer à l’action. Mais avant cela, il se devait d’observer la scène. S’il faisait la moindre erreur, ça serait foutu pour lui. Deux agents restèrent plantés devant le portail tandis que le troisième invoqua deux Pokémons : Un Caninos et un Arcanin. D’un bref signe de tête, il ordonna au Pokémon feu évolué de partir de son côté et de s’occuper du flan droit de la maison tandis que lui partirait en vadrouille de l’autre sens accompagné du chiot.

En voyant cela, Caïus serra la mâchoire. S’infiltrer dans la maison risquerait d’être plus dur que prévu. Beaucoup plus dur même.
Fort heureusement, il avait a peu près penser à tout. L’altercation de cette après-midi l’avait persuadé que la surveillance de nuit serait accrue. Il avait été bête de provoquer l’agent, il en était conscient. S’il n’avait pas fait ça, il y aurait sans doute moins de gardes. Mais malgré ça, Le Rocket ne comptait pas abandonner son objectif.

Tout d’abord, il devait prendre le temps d’observer les agents en patrouilles, calculer à peu près combien de temps environ ils mettaient à se rassembler sur un même point. Si son premier moyen d’infiltration ne fonctionnait pas, il lui fallait quand même un cours laps de temps pour retourner se cacher sans être vu. Il resta donc là, planqué entre deux grandes caisses de cargaisons suffisamment loin des lampadaires pour ne pas qu’elles soient éclairées et à quelques mètres des agents. Sa paire de jumelles achetées d’occasion au cours de l’après-midi armés devant ses yeux, Caïus s’attela à cette tâche pendant une bonne heure. De nature impatient, le Rocket pouvait devenir tout le contraire quand ses intérêts étaient en jeu comme maintenant.

En l’espace d’une heure, les deux patrouilles mettaient approximativement une quinzaine de minutes pour faire le tour de la maison, ce qui lui laissait peu de temps pour passer par dessus le haut muret qui encadrait la demeure de Paddra. Selon ses observations, il était préférable pour lui qu’il passe même par l’arrière. Le temps que les deux patrouilles se rejoignent à cette endroit là lui laisserait suffisamment de temps pour tenter de grimper.

Cependant, une question se posait tout de même : Comment se positionner ? Où attendre le bon moment avant de se lancer ? Derrière le muret de la maison il n’y avait qu’une petite ruelle qui donnait sur un autre jardin totalement abandonné aux herbes encore plus haut que celui de Paddra. Ça pourrait faire une bonne cachette.

Le Rocket regarda rapidement autour de lui. Personne en vue. Il s’éloigna aussi discrètement qu’il pût des agents avant de se mettre à courir pour faire le tour de la rue. Il arriva rapidement, totalement essoufflé, devant une vieille maison habitée dont deux pièces semblaient éclairées. Sans faire de bruits, il sauta par dessus le portillon en bois, croisant les doigts pour qu’il n’y ait pas de Pokémon montant la garde et contourna la maison pour se rendre dans la cour arrière. Son regard fut rapidement attiré par une lueur au loin qui bougeait. Une des patrouilles ! Caïus plongea aussitôt dans les hautes herbes tandis que l’agent, en entendant le bruit des broussailles dirigea sa lampe torche vers le jardin. Le Rocket retint son souffle et resta totalement immobile. La lumière éclaira différents endroits du jardin pendant quelques secondes avant de reprendre sa trajectoire habituelle : la ruelle. Bien, déjà une première étape de faite ! L’homme habillé tout de noir rampa alors aussi vite que possible vers le fond du jardin, se mettant volontairement de la boue et de la terre sur ses vêtements pour camoufler son odeur aux truffes du Caninos et de l’Arcanin patrouilleurs.

L’agent et ses deux Pokémons se rejoignirent rapidement derrière le muret de la demeure de Paddra, à quelques mètres du Rocket qui, allongés au sol dans les hautes herbes et juste derrière une cloison en bois, se retenait totalement de respirer et de bouger, ne serait-ce que d’un millimètres. Il pût entendre l’agent échangé avec son Arcanin avant qu’ils ne rebroussent tout deux chemins, continuant leurs tâches de surveillance.

Il patienta ainsi durant cinq bonnes minutes, attendant que le bruit de leurs pas s’éloignent et que les deux patrouilles soit sur les flan de la maison. Une fois cela fait, il se releva, sauta habilement par dessus la cloison pour atterrir dans la ruelle, devant le muret qu’il devait enfreindre. Le Rocket jeta quand même un coup d’oeil à gauche, puis à droite pour être sûr que la voie était libre. Sait-on jamais, ça serait totalement con de se faire prendre à ce moment là !
En tout cas, il devait agir vite ! Il détacha une orbe de sa ceinture, l’actionna et l’envoya directement de l’autre côté du mur, dans le jardin de Paddra, Son premier plan était d’utiliser Herbizarre et ses lianes pour le faire passer par dessus. Ce Pokémon était suffisamment fort pour le porter pendant quelques secondes.

“Herbizarre !” Il parlait tout bas, chuchotant presque. “Pssst ! Herbizarre ! Envoies tes lianes mon pote !”

Il regardait sans cesse à gauche et à droite, redoutant qu’une des patrouilles, voir les deux, aient fait demi-tour. En tout cas, il n’entendait aucun bruit. Sa Pokéball s’était activée ? Oui, il avait vu sa lumière. Herbizarre était forcément dehors.

“Herbizarre ! Grouilles ! P****** !”

Mais rien. De longues secondes s’écroulèrent ainsi. Et aucunes lianes en vue. Qu’est-ce qu’il foutait ?

“M*** ! Le c** ! Il m’entend pas !”

Le Rocket regardait toujours autour de lui avec appréhension. Il devait faire vite ! Trouver un autre moyen de passer par au dessus avant de se faire choppé ! Un bref regard dans la rue lui suffit pour avoir une idée. Bingo ! Il avait un nouveau plan ! Mais … Était-il faisable ? Il en avait aucune idée, mais il devait la tentée ! Il extirpa alors une autre orbe de sa ceinture, celle d’Eyor cette fois et l’activa. Une lumière apparut, crispant la mâchoire de Caïus qui espérait qu’elle ne soit pas vue, et le volatile apparut. Il déploya ses ailes, s'envola et …

“La ferme ! Pas un bruit !”

Eyor s’agita aussitôt, battant des ailes avec rapidité.

“Doucement ! Bon, écoutes moi bien ! Tu vas là-haut.” fit-il en désignant le sommet du mur. “Je vais tenter de grimper et dès que tu le peux, tu me choppes et tu me hisses au dessus capish ?!”

L’oiseau n’était pas bien sûr d’avoir tout saisi mais il hocha la tête quand même et se positionna. Il savait très bien qu’il ne devait pas quitter son maître des yeux.

Caïus quant à lui, recula jusqu’à buté contre le grillage du jardin où il s’était planqué puis regarda à gauche et à droite. Il devait faire vite, les patrouilles n’allaient pas tarder à revenir ! Il s’élança alors, courut aussi vite qu’il put malgré le peu d’espace qu’il y avait puis sauta ! Il s'agrippa à la roche du mur, commençant à se hisser rapidement avec ses pieds puis soudain, il sentit des serres sur ses épaules. Eyor entrait enfin à l’action ! Parfait ! Ce piaf n’était pas aussi c** qu’il l’aurait cru. Il se sentit soulever et malgré tout, car il était conscient que le Roucoups ne pourrait supporter son poids, il continua à pousser avec ses membres, grimpant plus rapidement. Au final, il parvint enfin à arriver au sommet alors qu’il voyait déjà au loin la lueur de la lampe torche de l’agent qui se rapprochait. Un bref coup d’oeil à l’intérieur du muret le décida à sauter. Il atterrit lourdement sur ses jambes avant de rouler au sol, se retenant d’émettre le moindre bruit malgré la douleur qu’il ressentait à sa cheville. Il resta là, plusieurs secondes, sans bouger avant de se relever doucement. Il put ainsi voir Herbizarre, assis tranquillement devant un rosier mal entretenu en train de humer le parfum d’une de ses fleurs …

“Tssss … Crétin, t’aurais pu faire foirer mon plan !” fit-il en marchant à sa rencontre, l’air passablement énervé. Herbizarre lui, n’en avait rien à cirer. Il continuait toujours ce qu’il faisait sans se soucier le moins du monde de son dresseur. Comme quoi, une simple rose suffisait à le détourner de Caïus.

D’ailleurs, celui-ci ramassa l’orbe du Pokémon plante et le envoya rapidement à l’intérieur, pareillement pour le volatile. Maintenant qu’il était enfin à l’intérieur du jardin, il ne lui restait plus qu’à entrer dans la maison !

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♫Avec quelqu'un de gentil !♫

Il faisait nuit noire et pourtant ça n'empêchait pas Caïus de continuer son infiltration. Il marchait lentement, faisant attention au fait qu’il ne devait surtout pas faire le moindre bruit au risque d’alerter les deux patrouilles et se dirigea vers la porte de l’arrière cour qui donnait sur la cuisine du manoir. Il connaissait presque parfaitement ce lieu, comme si il y avait vécu des années. Alors que le peu de fois où il était venu ici, c’était pour voir Paddra, parfois même en cachette en s’infiltrant par cette fameuse porte.

La main sur la poignée, le Rocket respira un grand coup. Il devait être prêt. Prêt à voir des tâches de sang, de batailles et la maison totalement retournée ainsi que des objets cassés, brisés en milles morceaux. Il serra les dents, ferma les yeux et entra. Pour commencer, il se mit à humer l’air, cherchant une odeur de mort, de sang, même s’il n’avait jamais vraiment senti ça. Mais rien … Aucune odeur particulière hormis une forte odeur de renfermé.

Il ouvrit doucement un œil, puis le deuxième. Devant lui, la cuisine était inchangée, comme avant, exceptée la poussière qui s’y était installée au fil des mois. Avec sa lampe torche, il inspecta minutieusement la pièce. Rien n’avait bougé. Comme si la femme de maison était venue la veille. Caïus en déduisit donc que rien n’avait eu lieu ici et que les traces du drame devraient être dans les autres pièces.

Il passa alors la porte de la cuisine et se retrouva dans un long et sombre couloir. Même si l’envie d’allumer la lumière le démangeait, il se retient. Tous les tableaux décoratifs étaient parfaitement à leurs places. Encore une fois, il n’y avait nulle trace de combat ici. Doucement, un léger doute gagna le Rocket. Étrange. Très étrange.

Il fronça les sourcils, accéléra le pas et se rendit dans l’immense salon. Et là, enfin, il y avait une différence ! Mais … pas celle à laquelle il s’attendait. Tous les meubles étaient recouverts de longs draps blancs, devenus gris à cause de la poussière. Normalement, si effectivement il y avait eu un certain événement ici, les meubles devraient être tâchés, endommagés ou autre. Caïus crispa la mâchoire puis, rapidement, il souleva un drap, puis deux, puis trois. Rien. Tous les meubles étaient intacts eux aussi, comme s’ils sortaient du magasin. Il éteignit sa lampe pour ne pas se faire repérer et prit ensuite la direction de la fenêtre, celle où la vitre était brisée. Plongé dans le noir, il passa sa tête par dessus le rebord pour distinguer des bouts de verres sur l’herbe à l’extérieur qui luisaient à la lueur de la lune. Un gros doute s’installa en lui. Selon ce qu’il savait, des personnes seraient entrés par effraction chez eux en brisant une vitrine, créant la panique tandis qu’un domestique aurait appeler les forces de l’ordre. Ceux-ci seraient venus environ une dizaine voire une vingtaine de minutes plus tard. Bien trop tard même, car ce le drame s’était déjà déroulé…

En repensant à ça, Caïus ne put s'empêcher de se demander où avait été retrouver le … corps de Paddra. Il avait encore du mal avec le terme de “cadavre”, ce mot signifiait tant. Mais, une chose était bizarre tout de même. Car si effectivement les malfrats se sont introduits par l’extérieur en brisant une fenêtre, les bouts de verres devraient se trouver éparpillés dans le salon et non pas dans la cour. Une telle chose signifiait l’inverse, que la vitre avait été brisée de l’intérieur.

Le Rocket fronça les sourcils et alla minutieusement inspecter chacune des fenêtres de la grande pièce. Il y en avait plusieurs à vrai dire. Environ six fenêtres. Après tout le salon était vraiment immense. Toutefois, arrivé à la cinquième un mouvement furtif derrière l’un des fauteuils attira son attention.

“Qui va là ?!”

Il ralluma immédiatement sa lampe torche et la braqua sur le meuble recouvert du drap blanc.
Mais rien. Pourtant, il était persuadé d’avoir vu une ombre. Il fixa durant quelques secondes l’endroit avant de reprendre son analyse en haussant les épaules. Il l’avait sans doute imaginer.

“Kai kai kai kai !”

Cette fois, il sursauta ! Il avait eu raison ! Quelque chose se trouvait bien dans cette pièce ! Le coeur du Rocket se mit à battre la chamade. Qu’est ce que c’était ? Un flic en patrouille dans la maison qui se jouait de lui ? Un Pokémon ? Un .. Un fantôme ? L’homme aux cheveux noirs était plutôt du genre rationnel, donc il balaya cette dernière idée de sa tête.

“Montres-toi !”

“Kai kai kai kaiii !”

Là ! Un mouvement derrière lui ! Il se retourna d’un coup ! Mais rien. Il se précipita vers le buffet pour regarder derrière, aucune trace.

“Kai kai kai kai kai kaiii !”

Caïus était certain qu’il s’agissait d’un ricanement. Cette chose se moquait de lui ! Soudain, son cœur eut un raté. Ce ricanement … Ce rire … Il lui disait vaguement quelque chose. Et puis un souvenir remonta à la surface.

Cela faisait des semaines qu’ils étaient séparés depuis le départ en vacances de Paddra à Cramois’île. Il aurait adoré y aller avec elle, surtout que la jeune femme lui avait proposé de venir, mais son travail en tant que pompier lui prenait bien trop de temps pour. Il l’avait donc laissé partir, seule avec sa famille pour dix-huit jours -oui, il les comptait !-.

Et là, elle revenait enfin ! Selon le message reçu sur son Pokématos, elle était arrivée en pleine nuit, ce qui faisait qu’à huit heures du matin, Caïus se trouvait déjà devant le portail de son manoir, pressé de la revoir. Il sonna, attendit que le portail s’ouvre et il se dirigea immédiatement vers la porte de la cuisine qui se trouvait derrière la bâtisse. Sans attendre, il actionna la poignée et entra. Il n'eut pas longtemps à attendre avant qu’une tornade de cheveux bleus arrive et lui saute dans les bras. Il s’embrassèrent un long moment jusqu’à ce qu’un petit cri le stop net.

“Kai kai kai !”

Le pompier relâcha son étreinte et regarda derrière sa petite amie. Un petit Pokémon ressemblant à un bébé crocodile bipède vert avec des écailles bleues sur le dos et de petites dents pointues se tenait juste là et regardait le jeune homme avec curiosité avant de se mettre à faire claquer sa mâchoire tout en sautillant gaiement.

"C'est quoi ça ?!"

"Bah, un Kaiminus !"

"Oui oui je vois bien que c'est un Kaiminus ! Mais tu l'as eu où ? Et c'est quoi sa couleur bizarre ? Ils sont bleus normalement non ?! T'es sûr qu'il est "pure race" ton truc là ?!"

"CAIUS !" s'offusqua la jeune femme aux cheveux bleus. "Oui, c'est un véritable kaiminus ! Il a juste une anomalie génétique plus communément appelée "forme chromatique !" fit-elle en prenant tendrement le pokemon dans ses bras. "Et je l'ai capturé moi-même près des îles écumes ! Tu devrais être content pour moi ! Depuis le temps que je voulais un pokemon !"

Paddra s’approcha alors de son petit ami avec son nouveau compagnon dans les bras.

“Vas-y ! Caresses le, tu vas voir il est tout doux et super adorable ! Et en plus, c'est une femelle ! Je l'ai appelée Opale, jolie non ?”

Le jeune homme hésita un court instant en jaugeant la bestiole mais poussa un soupir et tendit lentement la main. Il s’attendait à ce que “l’adorable” petit Pokémon fasse le reste du chemin pour recevoir sa caresse mais non ! Le Kaiminus claqua fermement sa mâchoire à quelques millimètres des doigts de Caïus qui la retira aussitôt !

“Mais l’est con ton Pokémon !”

“CAIUUS !”

Cela ne pouvait être qu'elle ! Le Rocket en était persuadé !

“Opale !” fit-il en chuchotant. “Je sais que t’es là .. Allez, montres toi … Viens jouer avec moi …”

Il était presque accroupi et progressait lentement dans le salon en dirigeant sa lampe torche à divers endroits dans l’espoir d’y voir la petite créature.

“Approches .. Allez, je sais que tu m’adores … Tu te souviens comme tu aimais me mordre le mollet avant ?”

Oh qu’il s’en souvenait de ça Caïus ! Combien de fois le Pokémon de Paddra l’avait chiqué en fourbe, parfois en bondissant de sous le lit ou de sous une table ! D’ailleurs, l’homme en gardait encore quelques cicatrices.

Toutefois un maigre sourire apparut sur ses lèvres quand il entendit le claquement frénétique de la mâchoire du Pokémon. Ah apparemment, les souvenirs remontaient à la surface aussi pour Opale.

"Allez Minus-minus ! Montres toi ..." fit-il en utilisant son surnom préféré.

Mais Caïus commençait à savoir où il se trouvait. Le bruit qu'il avait entendu provenait de derrière le canapé, celui qui se trouvait juste devant l'entrée du salon. Discrètement, il s'y dirigea, toujours en étant accroupi. De là où il était, il entendait parfaitement que le Pokémon se retenait de ricaner.

Puis soudain, lorsqu'il fut suffisamment prêt, le Rocket bondit, mains en avant ! En une fraction de seconde il parvint avec habilité à attraper la créature par la queue de sa main droite et à diriger sa lampe torche vers lui de la main gauche pour avoir confirmation. La couleur, la forme et les petites dents pointues ne laissaient aucun doute ! C'était bien le kaiminus de Paddra ! Mais celui-ci se rebellât, trop heureux de pouvoir jouer avec une vieille connaissance. Avec agilité, la créature parvint à se retourner et se mit à mordre à pleine dent le Rocket ! Sous la douleur et la surprise, il lâcha sa prise qui en profita pour s'échapper.

"AAAH P'TAAIN" s'écria Caïus en secouant vigoureusement sa main avant de voir du sang qui en perlait.

Il se releva d'un coup et partît à sa poursuite. Le pokémon était sortit du salon et se dirigeait à présent vers les escaliers qui menaient aux chambres. Sûrement vers celle de Paddra. Du temps de son existence, la jeune femme lui avait créée un petit coin douillet où le pokémon adorait aller. Une sorte de mini maison dans son immense chambre où il avait même une sorte de bassin-pataugeoire. Quand Caïus avait vu ça la première fois, il avait été totalement exaspéré avant de se rappeler que sa copine avait les moyens de presque tout se permettre.

Arrivé en haut des marches, le Rocket continua encore sa poursuite. Il avait eu raison quant à la direction empruntée par le Pokémon. La porte de la chambre était entrouverte, pile la taille nécessaire pour laisser passer Opale. L'homme aux cheveux noirs hésita. C'était quand même sa chambre. Et s'il découvrait des choses horribles ? Des traces de sang ? Même s'il avait un sérieux doute à présent. Mais ça lui ferait un choc. Il posa sa main sur la poignée, respira un grand coup, braqua sa lampe torche droit devant lui et poussa lentement la porte.

Il faisait sombre, seule la lumière de la lune qui s'ajoutait à sa lampe éclairaient la chambre. Il vit un mouvement furtif à sa droite qui le fit se retourner. Opale venait de s'installer dans sa petite maisonnette, une sorte de niche bien trop grande pour elle qui était la réplique exacte mais en miniature du manoir dans lequel il se trouvait. Le pokémon était assis juste sur le seuil de son propre petit perron, calmement -étrange- et il fixait le lit sans ciller. En voyant ça, le cœur de Caïus commençait à avoir quelques palpitations. Lentement, il dirigea alors sa lampe vers le lit, le bout du lit ... Il était fait presque impeccablement, mais les draps avaient l'air relevés ... Ou plutôt, ils avaient l'air de contenir quelqu'un ... Nouveau raté pour le palpiton de Caïus. Il fit un pas en avant et dirigea à présent lentement sa lumière vers le sommet du lit. Il y avait effectivement quelqu'un ... Les courbes étaient très distinctes ...

Paddra ?

Non.

Elle était morte. Enfin, il le pensait. Elle ne pouvait pas être sur dans ce lit. Ou alors ... Son cadavre ? En décomposition ? Il se sentît pâlir avant d'avoir pu voir quoique ce soit.

Puis, les courbes se mirent à bouger sous les yeux du Rocket qui sursauta. D'un coup, il braqua sa lampe vers la tête de lit et il distingua en un fraction seconde le visage de Noel.

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Modération

#PNJ Noel Ballad

Indications:

Deco' faite par Musie.

Ayant mené l'enquête et cette fameuse mission, Noel était donc en charge de la surveillance de la villa. Tôt ou tard, une certaine personne pouvait y revenir et il se tenait prêt à l'accueillir en personne. Cependant, aucunes nouvelles jusqu'à aujourd'hui. Ses subordonnés étaient revenus de leur tour de garde et avait repéré un individu rôdant autour du lieu. Cela ne faisait aucun doute, sa description correspondait à son ancien ami.
Il se rendit immédiatement sur place à la tombée de la nuit. Il rentra dans le bâtiment sans difficulté, il avait apporté pour l'occasion le compagnon idéal. Il le relâcha à l'intérieur, le laissant gambader dans son ancienne demeure. Le Kaiminus reprit ses aises et se dirigea immédiatement vers sa chambre. Noel le suivit lentement, effleurant de ses doigts le tissu recouvrant les meubles. Il monta ensuite à l'étage. Opale était déjà blottie dans sa petite maison, Noel en fit le tour et s'approcha du lit. Les draps étaient faits et toujours propres, comme si rien ne s'était déroulé. Avec un léger sourire, il s'assit tout d'abord au bord du lit, le matelas était moelleux et confortable. Il ne pût s'empêcher de s'allonger dans le délicieux parfum des draps, renfermant celui de Paddra.
Des bruits et des éclats de voix se firent entendre au rez-de-chaussée. Il était là, il l'entendit ensuite monter les escaliers puis entrer dans la pièce. Il s'arracha à contre-coeur de cette douce odeur et se tourna vers la lampe torche dirigée vers lui. Il se leva avec un grand sourire, les bras ouverts accueillants son vieil ami.

- Eh bien, t'en a mis du temps ! J'ai cru que tu n'arriverai jamais ici ! Pourtant, j'ai mis les gardes les plus mauvais pour effectuer cette patrouille ce soir. Tu t'es perdu en route ?

Il ramena ensuite ses mains sur ses hanches tout en jetant un coup d'oeil aux alentours.

- Alors qu'est-ce que ça fait de revenir ? Cela faisait un bout de temps que je ne suis pas venu, l'odeur de ta bien-aimée est toujours aussi présente, comme si elle venait de poser sa tête sur l'oreiller.

Il s'arrêta une nouvelle fois, Opale se tenait près de lui. Noel la prit dans ses bras et la caressa tout en défiant du regard son ami.

- Tu l'as reconnue ? C'est la première fois qu'elle revient ici depuis la mort de sa dresseuse. J'ai pensé que ça te ferait plaisir de la revoir.

Enquête, indices et révélations

♫Avec quelqu'un de gentil !♫

Caïus n'en revenait pas. Il était là, comme pétrifié par ce qu'il voyait. Lui qui venait d'avoir une once d'espoir, qui s'est imaginer un court instant revoir Paddra là, dans son lit, comme si elle dormait simplement ... Non. C'était juste Noel. Juste Noel qui venait de briser tout ça. Mais qu'est ce qu'il foutait là ?! Avec Opale en plus ? Le Rocket ne disait aucun mot, laissant parler son rival. Il tentait tant bien que mal de contenir sa rage ainsi que toutes les questions qui commençaient une à une à se poser. Il serra les poings. Sa mâchoire se crispa et ses yeux fixaient Noel comme s'ils avaient le pouvoir de le tuer sur le champ.

Il ne savait absolument pas comment réagir à dire vrai. C'était tellement ... insensé. Mais en même temps tellement réaliste ... Paddra est morte. Comment aurait-elle pu se trouver là ? Il se mit mentalement une gifle et commença à se détendre même si la vue de l'agent avait de quoi le rendre furieux, surtout lorsqu'il se mit à parler de l'odeur de Paddra. De la pure provocation. Caïus ne cédera pas à cette bassesse.

"Ne me dis pas que tu es sur cette affaire." commença t-il en parlant d'une voix qui se voulait calme. Mais elle tremblait légèrement signe que sa colère était toujours présente. Il se dirigea alors vers le lit de la défunte jeune femme et s'assit près de la tête de lit, là où les draps n'avaient pas été défaits et faisait dos à Noel. Il reprit : "Comment as-tu pu avoir Opale ? C'était pas une une de ses cousines qui devait l'avoir ? Catherine .. Cathy ! Ou Kate j'sais plus."

Il posa sa question sans même regarder son interlocuteur. Non à vrai dire, son regard était fixé sur le sol. De nombreux souvenirs remontaient un à un à la surface. Des souvenirs de Paddra avec Opale, d'elle ici en train de lire un de ses bouquins sur la mythologie ou et en train de lui faire goûter un ses infames gâteaux sans goûts et bien trop dur pour pouvoir croquer dedans.

Qu'avait-il pu imaginer en venant ici ? Qu'il trouverait des traces de crimes ? De ses assassins ? D'elle ? Tsss, il avait été idiot sur toute la ligne. Ses intentions étaient louables à première vue. Mais tellement stupides. Elle ne reviendrait pas. Et là, il venait pleinement d'en prendre conscience. Jusqu'à maintenant, il avait été dans le déni le plus total. Mais là, c'était comme s'il venait de se prendre un coup de poing en pleine face. Non, même pas, un mur lancé à deux cent kilomètres à l'heure. Ouai, c'était bien plus parlant.

"Tiens, dis moi aussi. Comment ca se fait que la maison est encore gardée ? C'est pas toi qui t'amuses à donner du boulot à ces gardes à la noix juste pour me divertir non ? Il doit bien y avoir encore serpang sous roche."

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Deco' faite par Musie.

En constatant la réaction de stupeur de Caïus, Noel ne put s'empêcher d'afficher un sourire goguenard. À quoi s'était-il attendu ? À voir Paddra allongée sur son lit, à sa place, dans ce manoir complètement abandonné ? Quelle naïveté de sa part. Malgré tout, son vieil ami parvint à résister à ses railleries, bien que le regard meurtrier qu'il lui lançait signifiait clairement que ce n'était pas une tâche aisée pour lui.

— Allons, ne fais pas cette tête là. Tu n'es pas aussi stupide que ça, si ?

Noel observa Caïus contourner le lit sans lui répondre avant de s'asseoir lourdement, dos à lui. Le jeune agent ne bougea pas, prêt à être assailli de questions – ou de menaces ponctuées par un vocabulaire fleuri. La première concernait Opale, mais il ne pouvait donner à Caïus la véritable raison pour laquelle le reptile était sous sa responsabilité désormais. Bien entendu, c'était Paddra qui le lui avait laissée, mais il ne pouvait certainement pas lui dire. Il essaya donc de rester le plus évasif possible, sans laisser transparaître son hésitation.

— Visiblement pas, puisque c'est finalement à moi que sa garde est revenue. Mais ne t'en fais pas, je suis parfaitement habilité à m'en occuper, si c'est ça qui t'inquiète.

Noel se retourna discrètement pour observer Caïus, mais ce dernier, tête baissée et le regard perdu, ne semblait pas l'avoir remarqué. L'agent garda le silence un moment et reprit un air sérieux. Il mentirait s'il disait que l'état de son rival ne l'affectait pas. Lui qui était autrefois si jovial paraissait maintenant si froid, si abattu, surtout après la surprise que Noel venait de lui infliger.

Et si… et s'il lui révélait la vérité sur Paddra ? Ici et maintenant ? Noel prolongea son silence, réfléchissant à toute vitesse. Peut-être… peut-être était-ce la meilleure chose à faire. Il ouvrit alors lentement la bouche, prêt à prendre la parole… mais à la surprise même de Noel, ce furent d'autres mots qui sortirent de sa bouche.

— Cette affaire n'est pas encore classée. Alors, on m'a mis sur le coup, et c'est pourquoi je suis ici. Crois-moi, je suis prêt à tout pour élucider ce qui s'est passé ce jour-là.

Il n'avait pas su lui dire, pas su affronter son regard lorsqu'il serait confronté à la vérité. Mais, Noel le savait, ce jour finirait bien par arriver.

Enquête, indices et révélations

♫Avec quelqu'un de gentil !♫

Le Rocket hocha la tête, mais quelque chose lui échappait. Pourquoi cette affaire n'était toujours pas classée ? Les personnes qui s'étaient infiltrées ici avaient toutes été arrêtées non ? Caïus fronça les sourcils puis se tourna vers son rival.

"C'est louche quand même. Il y a quelque chose qui ne colle pas. C'était bien un effraction faites de l'extérieur non ? Dans ce cas, pourquoi il y avait des bouts de verres dehors et aucun à l'intérieur ? En arrivant, je me suis dis que ca avait sûrement été nettoyer mais avoues qu'c'est bizarre. Sans compter qu'il n'y a aucune trace de luttes, de sang nulle part et à moins d'avoir un décapant surpuissant, du sang c'est coriace à enlever !"

Alors qu'il faisait face à l'agent il se détourna. Lentement, son regard inspecta la chambre. Il ne savait pas vraiment pourquoi mais il était persuadé qu'il y avait quelque chose d'anormal. Son instinct le trompait rarement. Ou peut-être tentait-il de se donner encore un peu d'espoir .. Il n'en savait rien. D'un côté, il essayait de se forcer à abandonner cette recherche si stupide. Mais de l'autre côté, une sensation d'inachevée devenait de plus en plus perceptible.

Soudain, une sonnerie se fit entendre. Il lança un bref regard à Noel, puis s'éloigna de lui pour le laisser décrocher. Mais la musique continuait toujours de retentir. Une sonnerie criarde, au son aiguë et horripilant. La personne à l'autre bout du fil semblait insister. Qui appelait à cette heure là ? Il était plus de minuit. Peut-être un de ses collègues. Le Rocket haussa des épaules mais son regard fut attirer par Opale. A présent au pied de son nouveau dresseur, elle sautillait de joie et d'excitation. Un peu comme lors de la partie de cache-cache dans le salon. Amusant, mais étrange aussi. Quelques minutes plus tôt, elle avait été d'un calme olympien et c'était bien la première fois que Caïus la voyait ainsi !

"Qu'est ce que t'attends ? Décroches."

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Noel voyait bien que Caïus avait du mal à lâcher prise dans cette affaire, qu'il ne parvenait pas à imaginer que Paddra avait disparu pour de bon, qu'il ne la reverrait jamais. Enfin, c'était sans doute ce qu'il pensait, en tout cas. Mais était-ce sa manière de ne pas accepter la « vérité », ou bien avait-il de réels doutes à ce sujet ?

Noel eut bien vite la réponse à cette question. Caïus lui fit en effet part de quelques éléments qui ne semblaient pas coller avec la version officielle des faits, notamment la présence de bris de verre qu'il aurait trouvés à l'extérieur de la maison, mais aussi l'absence de traces de lutte et de sang. L'agent garda d'abord le silence, n'osant pas se retourner pour affronter le regard de son rival ; car, il le savait, s'il le regardait dans les yeux maintenant, il ne pourrait s'empêcher de lui révéler le fin mot de l'histoire. Noel se mordit la lèvre inférieure et ferma les yeux avec force, essayant par tous les moyens de résister à cette tentation.

— Je l'ai remarqué moi aussi. Cela veut dire que les responsables sont très forts, capables de dissimuler les pistes sans difficulté. D'où la nécessité de continuer l'enquête.

Noel évitait toujours de regarder Caïus, faisant mine de caresser Opale posée sur ses genoux. Finalement, cette confrontation n'était peut-être pas une si bonne idée que ça, et le jeune homme priait désormais pour que leur discussion s'écourte.

Soudain, une sonnerie de Pokématos retentit dans la pièce, donnant ainsi une excuse à Noel de ne pas affronter Caïus en face à face. Sauvé par le gong ! À moins que… Un appel à une heure aussi tardive, ce ne pouvait être que…

Même Opale paraissait l'avoir compris, car elle se mit à sautiller joyeusement dans tous les sens. L'agent prit son temps pour dénicher l'appareil de sa poche, avant de vérifier le numéro entrant. Son teint devint alors subitement blafard. Il raccrocha précipitamment, la respiration haletante, mais il lui était impossible de faire comme si de rien n'était. Surtout qu'après quelques secondes, le Pokématos se remit à brailler de plus belle.

Caïus lui-même l'incita à répondre, si bien que Noel n'avait plus vraiment le choix désormais. Il porta l'appareil à son oreille et décrocha, les lèvres sèches. Peut-être pouvait-il encore sauver la situation… Pendant ce temps, Opale s'agitait de plus en plus.

— Agent Ballad, j'écoute.

La voix de Paddra lui parvint en réponse, mais dans le silence de la pièce, elle semblait si amplifiée qu'il était certain que Caïus devait l'avoir entendu, lui aussi. Paddra connaissait les heures de garde de Noel, et elle l'appelait souvent pour obtenir des nouvelles d'Opale. Dans une dernière tentative de cacher la vérité à Caïus, Noel tenta le tout pour le tout et fit de son mieux pour masquer la voix de la jeune femme.

— Oui, tout va bien, je ne suis pas disponible pour l'instant, je te rappelle plus tard, d'accord ?

Il ne s'était pas rendu compte qu'il avait presque hurlé et que sa voix avait dû retentir dans toute la maison. Décidément, le destin devait vraiment vouloir que Caïus découvre la vérité ce soir.

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Le Rocket regarda alors son ancien ami décrocher le téléphone. Et étrangement, il ne semblait pas à l'aise .. Son visage venait de perdre toutes ses couleurs .. Que lui arrivait-il ? Oh et puis Caïus s'en fichait. Il haussa les épaules. Ca devait certainement être une de ses supérieurs pour l'engueuler ... Mais le comportement d'Opale restait tout de même étrange.

Soudain, la voix de l'interlocutrice - apparemment - de Noel se fit entendre. Le sang de Caïus se glaça avant même qu'il ne comprenne pourquoi. Si familière ... Et puis des flash lui revinrent en tête ...

Il était dans la chambre d'adolescente de Paddra. Première fois qu'il y venait alors que ses parents n'étaient pas là.
A l'époque, sa chambre était rose avec un mobilier blanc. Son lit était recouvert de peluches de différentes tailles ce qui étonna grandement le jeune homme.

"Des peluches ? Tu en as encore à ton âge ?!"

"Bah .. oui."

Elle avait l'air gênée car elle baissa la tête, fixant ses pieds avant de reprendre :

"Ca te pose un problème peut-être ?!"

Cette fois, ses yeux étaient plantés dans les siens et comme à chaque fois, elle parvenait presque à l'hypnotiser. Mais il ne se laissa pas faire, il se mit à rire à gorge déployée.

"Ne me dis pas que tu leurs fais la discute hein ? Je paris que tu leurs à même donnés des surnoms !" se moqua t-il gentillement.

"Bah oui ! Regarde ! Lui c'est Pompom !"
Elle désigna une peluche en forme de Laporeille.

"Et lui là c'est Théo !"
Puis une en forme de Teddiursa.

"Et lui c'est Eyor !"
Cette fois, c'était un Roucoups qu'elle indiqua.

Les yeux de Caïus s'écarquillèrent à cette révélation.Cette voix ... C'était SA voix ! Il n'avait aucun doute là-dessus. La tonalité était la même, la façon de parler ... Et bien qu'il l'ait entendu qu'un court instant, il en avait la certitude ! Il se précipita vers l'agent qui, au même moment, mit fin à l'appel.

"C'était elle ?! C'était elle n'est-ce pas ?!" fit Caïus, le son de voix augmentant un peu plus à chaque mots. "Je l'ai reconnue ! Et puis Opale ! Regardes ! EXPLIQUES MOI, MERDE !"

Le Rocket ne se contrôlait plus, la rage et l'incompréhension l'envahissaient tout entier. Il ne savait pas quoi penser. Ses sentiments se bousculaient et le submergeaient avec force. Colère. Bonheur. Joie. Trahison. Incompréhension. Solitude. Il ressentait tout ça à la fois ... Une véritable torture. Il lui fallait des réponses et au plus vite.

Dans la rage, il attrapa Noel férocement par le col de sa veste et le plaqua brutalement contre le mur de la chambre, le fixant avec des yeux quasiment déments. Il voulait tout savoir !

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Noel s'était empressé de couper l'appel, mais il savait déjà que c'était trop tard. Il regarda Caïus d'un air médusé : l'information semblait monter lentement à son cerveau à mesure que son visage se décomposait. Le connaissant, Noel était persuadé que sa réaction risquait d'être tout sauf calme…

Quelques instants plus tard, l'ex-pompier vociférait d'une voix tonitruante qui résonna dans toute la maison, et Noel espérait au moins que la garde ne l'entendait pas de l'extérieur. Puis, contre toute attente, il bondit sur l'agent et le saisit par le col de sa veste — l'étranglant brièvement au passage — et le propulsa contre le mur. Le jeune homme laissa échapper un bref grognement de douleur. Tout s'était passé si vite qu'il n'avait finalement pas très bien compris comment il s'était retrouvé dans cette situation, assiégé de toutes parts par la présence imposante de Caïus.

Mais Noel n'essaya pas de se défendre. Après tout, le comportement de Caïus était tout à fait compréhensible et il ne s'était pas attendu à ce qu'il réagisse autrement, dans le fond. Toute attitude condescendante du policier avait disparu, et il observait à présent Caïus d'un air à la fois apeuré et soulagé, conscient de la bourde monumentale qu'il venait de commettre, mais enfin libéré du poids de ce lourd secret.

— Très bien. Je vais tout te révéler.

Noel prit une grande inspiration, puis débuta son récit.

— Lorsque j'étais en troisième année à l'école de police, on m'a assigné une mission d'une haute importance. Un père de famille, rongé par le remords, avait accepté de livrer des informations sur la Team Rocket, dont il était un ancien membre. En échange de quoi, la police devait assurer la protection de sa famille. Je ne sais pas si tu as déjà eu à faire à cette organisation, mais celle-ci n'est pas très encline à laisser des traîtres filer dans la nature. Et dans ce genre de cas, la solution la plus radicale est de… « faire disparaître » la famille, si tu vois ce que je veux dire.

Noel marqua une pause, guettant constamment les changements d'attitude de Caïus. Mieux valait éviter de se prendre un poing en pleine figure s'il le pouvait.

— C'était donc à moi de m'occuper de toute la mise en scène. Jusque-là, cela aurait pu être une mission comme une autre, peut-être un peu plus compliquée en soi. Mais bien entendu, la vie ne se déroule jamais comme on s'y attend, et il a fallu que la famille que je devais faire passer pour morte soit les MacGarden !

Tout compte fait, le moment où Caïus risquait le plus de lui en coller une, c'était bien maintenant.

— Je suis un agent de police. Les sentiments n'ont pas leur place dans ce métier. Une mission est une mission, et je ne pouvais pas reculer devant celle-ci. Alors, j'ai effectué mon travail, en tant que représentant des forces de l'ordre. Mais apparemment, j'ai laissé traîné quelques erreurs si tu as pu t'apercevoir de détails qui clochaient dans la maison. Quant à Paddra, elle va bien, et est en sécurité.

Et maintenant, comment allait réagir Caïus face à une révélation d'une telle ampleur ?

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Un Roucool descend vers vous, et vous porte divers objets...

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Enquête, indices et révélations

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Silencieusement, Caïus l'écouta. A dire vrai, il avait énormément de mal à le croire. Il ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait, ce qu'il lui racontait ... Tout semblaient si ... Irréel. Non, ce n'était pas possible. Un rêve ... Ou un cauchemar. Oui, ca ne pouvait être qu'un cauchemar. Jamais, au grand jamais sa Paddra n'aurait osé lui faire ça .. Se faire passer pour morte, lui faire vivre son enterrement, la solitude, la haine ...

- Tu mens. Tu mens. Je ... Je l'a connais, elle m'aurait prévenu, elle m'aurait mise dans le secret !

Il parlait plus pour lui-même, pour se convaincre. Mais au fond de lui, il savait que Noel disait la vérité. Son sérieux, l'intonation de la voix et sa posture ne le trompait pas. Les nombreuses années passées ensemble certifiaient cela.

Le Rocket poussa alors un soupir puis alla s'asseoir sur le lit. Il était totalement perdu. C'était comme si un amas d'enclumes venait de lui tomber sur la tête. Cette révélation ... Trop soudaine, trop difficile à digérer. Elle remettait en cause tellement de choses, de choix, notamment celui de rejoindre la team Rocket pour se venger des forces de l'ordre alors que les méchants dans l'histoire ne sont pas ceux qu'il pensait. Et maintenant qu'il connaissait la vérité - car il ne pouvait qu'y croire -, c'était le flou total. Comment réagir ? Que faire ? Chercher Paddra ? La haïr ? Être heureux de la savoir vivante ? Trop de choses se mélangeaient ...

Durant de longues minutes, il resta là, dans un silence absolu, le regard dans le vide. Même Opale, qui avait l'air de comprendre que quelque chose d'assez grave était en train de se passer, ne bougeait pas. En venant ici, il s'était vraiment attendu à tout, sauf à ça. Voir du sang, des traces de luttes, des pièces sans dessus dessous ... Mais pas à apprendre ça ! Pas à apprendre ce mensonge, cette trahison ...

Il se leva alors brusquement, fit les cents pas sans se soucier le moins du monde de Noel et d'Opale. Tout se mélangeait dans sa tête au point que cela commençait doucement à réveiller sa migraine. Ou bien, était-ce dû à sa fureur ? Sûrement. Les poings serrés, la mâchoire crispé, il traversa la pièce pour en sortir. Il n'avait plus envie de rester ici. Il devait prendre l'air avant de devenir dingue. Néanmoins, avant de franchir le seuil de la chambre, il se tourna vers Noel. Un silence s'installa entre eux durant quelques secondes avant que le Rocket ne parle :

- J'en ai pas fini avec toi. Gardes ton Pokématos en route.

Il claqua ensuite la porte, laissant là son rival et s'empressa de descendre l'étage et de sortir de la maison. Sans même réfléchir, il sortit en empruntant le chemin d'origine, à savoir : le portail. Rapidement, les deux policiers qui montaient la garde le vit arriver.

- Hey ! Qui va là ?!

L'un d'entre eux ouvrit le portail tout en braquant sur le Rocket le faisceau de lumière de sa lampe torche sur lui. Caïus ne ralentit absolument pas. Il ne voulait qu'une chose : sortir de là au plus vite. Une fois encore, il accélera le pas, arrivant rapidement à la hauteur de l'agent.

- Arrêtez-vous ! Je vous interdit d'aller plus l ...

Il ne finit pas sa phrase. D'un mouvement vif, accompagné d'un regard furieux, Caïus attrapa l'homme qui lui faisait face par la veste et avec toute la rage qui bouillonnait, lui écrasa brutalement son poing en plein visage, qui s’effondra sous le coup. Des aboiements retentirent ensuite, le caninos de sa victime semblait vouloir le défendre. Mais Caïus n'était pas de cette avis. Il s'approcha alors de lui et sans la moindre hésitation, le prit par la peau du cou avant que le chien n'ait eu le temps de le mordre - sûrement encore trop jeune pour agir - et le balança en direction du corps inconscient qui gisait plus loin. L'autre agent accompagné de son Arcanin n'était pas là, sûrement en patrouille derrière la maison, encore heureux car il n'aurait pas pu faire face à un tel Pokémon.

Mais tout de même, avant qu'ils n'arrivent, le Rocket se mit à courir, à s'éloigner de cette maison qui avait été celle de Paddra, de cette traîtresse. Ce mot était douloureux. Mais pourtant, c'était la vérité. Pour lui, elle ne représentait que ça à présent.

Il marcha à vive allure pendant un long moment dans les rues de Carmin sur Mer avant de s’arrêter devant un bar à l'apparence malfamée. Il y entra, fit signe au barman et attendit de recevoir sa commande.

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